Noël 1928
Mon bien cher papa, ma bien chère mother,
Voila revenue l’époque de l’année où il est, peut-être, le plus pénible d’être séparé des siens.
Je devais, pour Noël, retrouver le major Hoier à la mission des P.B. de Nyangizi ; hélas ! avant hier, j’ai « piqué » une bonne fièvre, la première de ce terme – si ce n’est pas jouer de malheur ! – ce ne fut pas grave, car je suis sur pied déjà ; mais pas en état encore de faire la grosse étape qui me sépare de Nyangizi, je suis bien forcé de passer cette journée seul à penser à vous tous et à ce que je ferais si j’étais chez nous … les messes, les chants et … les ???? (illisible)
A vrai dire, si je n’étais pas persuadé que nous avons ce jour le 25/12, et que je ne pensais pas à la Noël de chez nous, je ne m’apercevrais pas que c’est Noël ! Je suis sur une colline pas trop haute, il fait assez chaud ; comme vue, le signal, un village, un morceau du lac Kivu … Il n’y a, dans tout cela, pas même un air de dimanche !
Je m’en fais donc une raison et remets Noël à la fin de la semaine : j’irai retrouver le major là où il sera et passerai le dimanche à la mission.