Quelle ne fut pas la surprise de Michel (Mickey) Selezneff (cousin germain de Philippe Haulet et associé depuis longtemps aux recherches généalogiques des familles Swaluë et consorts) de découvrir sur le site de la Maison Jean Elsen & fils, experts en monnaies, médailles, décorations et billets de banque, une page concernant le Major B.E.M. Léon HAULET !
Il s’agit d’un portrait de studio de Léon, datant vraisemblablement de l’époque de sa formation à l’Ecole Militaire, accompagné de trois décorations :
OFFICIER
DE L’ORDRE DE LÉOPOLD
( 15/11/1949)
L’Ordre de Léopold est l’Ordre militaire et civil le plus important de Belgique. Fondé en 1832, il doit son nom au roi Léopold Ier. Il s’agit d’un Ordre dynastique.
L’Ordre comporte cinq classes (Grand Cordon, Grand Officier (à partir de 1838), Commandeur, Officier et Chevalier et trois divisions (civil, militaire et maritime).
La décoration militaire porte deux glaives croisés en support de la couronne, ceux-ci étant remplacés par deux ancres pour la maritime.
La couleur choisie pour le ruban est le violet amarante.
Cette décoration est l’équivalent de la Légion d’Honneur en France.
Léon HAULET avait déjà reçu la décoration de Chevalier de l’Ordre de Léopold le 7 novembre 1945.
CHEVALIER
DE L’ORDRE ROYAL
DU LION
(27/11/1930)
L’Ordre Royal du Lion a été créé le 9 avril 1891 pour services rendus au Congo.
Cet Ordre est en troisième position dans l’ordre de préséance des décorations belges après l’Ordre de Léopold, l’Ordre de l’Etoile Africaine et devant l’Ordre de la Couronne et l’Ordre de Léopold II.
La décoration comporte 6 grades (Grand Croix, Grand-Officier, Commandeur, Officier, Chevalier et Médaillé (trois catégories de médailles : or, argent, bronze)).
Cet ordre a été créé pour « reconnaître le mérite et récompenser les services qui Nous sont rendus » ; curieusement, pas un mot du décret de création ne réserve cet ordre pour honorer les services rendus sur le territoire de l’E.I.C. ; par contre, dans la pratique, cet ordre fut toujours décerné en reconnaissance de titres acquis sur ledit territoire puis celui de la colonie belge, conformément à un désir exprimé par son fondateur.
Il n’est plus conféré depuis le 1 juillet 1962 suite à l’indépendance du Congo.
ETOILE DE SERVICE
3 RAIES
(27 /11/1927)
(7/4/1929)
(8/4/1931)
L’Etoile de Service est un insigne honorifique attribué par l’E.I.C. Etat Indépendant du Congo puis par le Congo belge. Elle a été créée en janvier 1889 (argent) et en 1910 (or) peu après la création de l’Ordre de l’Etoile Africaine.
La décoration est constituée d’une étoile en argent d’un diamètre de 30mm.
Au recto figure une étoile d’or et au verso la mention
«Travail et Progrès».
La bande est bleue.
3 raies en argent ont été successivement décernées, une par année de service.
Il est à noter qu’a également été attribuée à Léon une décoration non concernée par cette page internet, celle d’Officier de l’Ordre de la Couronne. Cette décoration lui a été décernée le 13 février 1947 alors qu’il était déjà Chevalier dudit Ordre de la Couronne depuis 1937, comme en attestent les documents transmis par la Direction du Protocole avec laquelle Charles Haulet s’est mis en rapport suite à la découverte de cette page sur internet.
Ces documents nous apprennent que, après sa sortie de l’Ecole Militaire, le Sous-Lieutenant (B.E.M. – Breveté Etat-Major) Léon Haulet a été promu Lieutenant, Capitaine, Capitaine-Commandant et enfin officier Supérieur avec le grade de Major.
Pour la petite histoire, Léon n’aurait jamais été au-delà du grade de Major vu son obstination à refuser d’apprendre le flamand ! Il suffit de lire ses appréciations percutantes vis à vis de nos frères du nord pour se persuader de cette aversion…
A remarquer que, le temps de son détachement à la Force Publique du Congo, Léon avait déjà été promu Lieutenant. Il n’y avait effectivement pas obligatoirement équivalence de grades entre la Force Publique congolaise et l’armée métropolitaine.
Chers Charles et Philippe,
Publier et commenter chacune de ses médailles, c’est rappeler les mérites reconnus à votre oncle pour l’important travail rendu à l’Etat belge dans la mise en place des frontières de l’actuel Congo.
Ses missions, il les a faites avec sérieux et courage et, de plus, a livré un témoignage essentiel sur les conditions de travail auxquelles il devait faire face, mais aussi des descriptions de cette partie du Congo « naissant ».
Léon s’est profondément investi dans la tâche qui lui fut confiée tout en s’intéressant de près à l’âme locale … Ses commentaires, parfois choquants (aujourd’hui), sont ceux qu’il aurait eus vis-à-vis de ses congénères dans tout cadre de travail situé en Belgique ou quelque part ailleurs en Europe. Les XIXè et première moitié du XXè siècle distinguaient fortement les différents niveaux sociaux, c’était du reste aussi le cas en Afrique : Léon portait un regard sur la population indigène comme il l’aurait fait sur des Belges … Certains courageux, d’autres fainéants, certains honnêtes, d’autres chapardeurs !
Il ne faut pas perdre de vue que si l’Européen est venu s’imposer aux Africains, le Congolais ne fut pas malheureux de le voir arriver les débarrasser des Arabes esclavagistes.
Les récits, il est vrai, quelques peu moqueurs de Léon à propos des indigènes qui aimaient à adopter des attitudes ou ports européens, leurs comportements prouvent, à quel point, la plupart des populations congolaises appréciaient et recherchaient cette « évolution » que leur apportait la colonisation … Pour ceux qui le voulaient, ils apprenaient bien et vite !
Ses missions aux fins fonds de la brousse africaine, outre l’inconfort matériel et la pénibilité météorologique, étaient loin d’être sans risques pour un européen élevé dans un confort douillet : les maladies, les insectes et reptiles venimeux, la faune sauvage, le danger pouvait venir de partout !
Loin de sa famille, de ses amis … et sans épouse, quoique … ;-)), tout cela le privait d’un confort certain auquel était attaché l’Européen moyen.
Michel Selezneff (Mickey)