Nous avons désormais pu remonter à 5 générations au-dessus de notre aïeul Léon Félix Haulet !

Henri Haulet est maintenant notre ancêtre le plus lointain. Tout ce que nous savons, c’est qu’il a épousé le 20/07/1744 une certaine Anne Mouton, ce qui est plutôt amusant puisqu’ il semble que ses descendants, Augustin (1745-1802), Henri Joseph I (1767-1808), Henri Joseph II (1806), aient été actifs dans le tissage de la laine à Dolhain-Limbourg, proche de Verviers et, à cette époque, en voie de devenir capitale lainière !

Limbourg, ateliers textiles en bord de Vesdre

Charles et moi avions été, dans notre folle jeunesse, jusqu’à Limbourg afin de consulter les archives du presbytère. Il faut juste que Charles arrive à remettre la main sur nos notes de l’époque…

Augustin Haulet était tisserand et fabricant de métiers à tisser à Dolhain. Son adresse était 107, Dolhain !
Son fils Henri Joseph I était « fabricant de draps à métiers » et son petit-fils Henri Joseph II était « maître fileur à la mécanique ».

Autant dire qu’ils ont vécu la transition vers l’industrialisation à outrance via, dans un premier temps, les métiers mécaniques puis les machines à vapeur.
Au XVIIIe siècle, la région connaît la plus grosse concentration pré-industrielle d’Europe : 3.000 métiers à tisser oeuvrent le long d’un axe de 30 kilomètres de long. La région drapière englobe le duché de Limbourg, le Marquisat de Franchimont, tout au long de la Vesdre y compris Verviers.
La filature se fait plutôt dans les campagnes. Le tissage est fait principalement par des tisserands en ville de même que le foulage, le pressage, le lainage, la teinturerie et le tondage (tonte du drap pour sa finition). Cette dernière opération est réalisée par des ouvriers très spécialisés, la fine fleur de la profession. Avec de grands ciseaux appelés « forces » et pesant jusqu’à 60kg !, ils excellent dans l’art de couper les poils de laine que les laineurs ont tiré du drap en enlevant leurs chardons. C’est ce qui rend le drap commercialisable ou non.
Déjà, des concentrations s’étaient opérées fin du XVIIIe au profit d’une vingtaine de fabricants dominés par les catholiques Biolley et Simonis suivis plus tard par le libéral protestant Peltzer.

William Cockerill, mécanicien anglais appelé par Simonis et Biolley, met au point ses machines à carder et filer la laine rue du Limbourg à Verviers dès 1800 et met au point, pour le tissage, la navette volante en 1803.
Biolley et Simonis avaient signé en 1802 avec Cockerill père un contrat d’exclusivité afin d’avoir le monopole de ces machines mais Cockerill fils les produira de son côté pour tous les autres drapiers. Les machines n’étant pas brevetées, tout le monde s’y met, y compris sans doute notre Henri Joseph Haulet !

C’est une révolution industrielle désastreuse pour les travailleurs : 10 travailleurs font désormais le travail de 100 ! Et l’embauche d’enfants et de travailleurs non-qualifiés cassent les salaires. Biolley, entre 1804 et 1811, employait des enfants de moins de neuf ans…

Les troubles sociaux ont secoué la région dès 1760 et l’histoire des lents et minces progrès de la défense des travailleurs est très dense. Elle verra, entre autres, la naissance du premier syndicat, les cellules anarchistes.

L’eau de la Vesdre était la principale source énergie des usines textiles. A partir de 1816, les machines à vapeur accentuent les problèmes sociaux et l’exode rural s’amplifie encore.

Henri Joseph III (1834-1887) aura réussi à se sortir de la laine et travaillera comme chef magasinier aux Chemins de Fer et sera même conseiller communal et membre de l’Institut Archéologique Liègeois. Il a vraisemblablement bénéficié d’une certaine aisance en raison du travail de ses aïeux, rappelons-le, fabricants de métiers. Né à Bellevaux, près de Dolhain, le 20/07/1834, c’est lui qui fera de Visé le berceau des Haulet puisqu’il y décède le 25/05/1864.

Sources :
https://sites.google.com/a/villeofverviers.com/verviersvillelainiere/home/verviers-la-naissance
http://www.patrimoineindustriel.be/public/files/publications/bulletins/piwb/articles/11/1988-02n11-004.pdf
https://ia902608.us.archive.org/4/items/bulletin19ligoog/bulletin19ligoog.pdf


Voir ces ancêtres dans l’arbre généalogique, c’est là :
https://haulet.be/gen/pre-arbre/



3 thoughts on “Spectaculaire avancée !

  1. Michel Bruyere dit :

    Quelle belle découverte …

    Étonnant qu’Oncle Henri ne l’aie pas réalisée…

    Le prénom d’Augustin me touche
    évidemment. étant porté par l’aîné de Mamo , ma chère épouse

    Merci et bravo pour vos recherches

    I

    1. Philippe Haulet dit :

      Bonjour Michel,

      La vérité est que les notes de Henri Delrée nous aident bien, j’aurais du le mentionner !..

      Philippe

  2. Mickey dit :

    Hé bien mes amis, vous en faites un fameux travail … Bravo !

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