Nous étions en possession d’un tas de documents émanant des archives de son père Henri Delrée, que Vincent nous avait remis; son papa avait été dépositaire des papiers de Fernand Magis (oncle par alliance de Henri et beau-frère de Léon Félix Haulet).
Tandis que Philippe décryptait la grosse liasse « Magis » afin d’établir un arbre généalogique, Charles se mettait à scanner les nombreux documents (faire-parts etc…) ainsi rassemblés.
Concomitamment, Charles entrait en relation avec Jacques Ghysens et Michel van der Vennet, que nous remercions, ce qui nous mit sur la piste d’un site comprenant beaucoup de photos d’ancêtres Magis (Marie Sophie Ghysens était l’épouse de Henri Guillaume Magis, grand-père de Hortense, Irma, Fernand et Lucie Magis).
Aiguillonné par ces découvertes, Philippe a ensuite déniché sur le net une flopée d’actes d’état civil ou paroissiaux concernant la famille Magis, permettant non seulement d’illustrer les Magis ainsi connus mais d’en découvrir d’autres.

L’arbre est visible ici : https://haulet.be/ArbreMagis/languages/fr/index.html
Aucun mot de passe n’est requis.

Pour vous mettre en appétit, ci-dessous 3 mises en bouche croustillantes :


• 1 – Henri Guillaume Magis, enfant naturel de Jean Pierre Guillaume Magis et Marie Josèphe Moulan !

Dans son acte de naissance daté du 28 thermidor de l’an VIII (11 août 1800), Henri Guillaume Magis est renseigné « fils naturel » de Jean Pierre Guillaume Magis (29 août 1770 – 10 août 1826) et de Marie Josèphe Moulan (29 juillet 1760 – 11 août 1832) étant « non mariés ».

En effet, Jean Pierre Guillaume et Marie Josèphe ne se sont mariés civilement que le 20 nivôse an XI (10 janvier 1803). A noter, et cela va avoir son importance, qu’il s’étaient auparavant mariés religieusement le 13 juin 1799.

On observera que, dans cet acte de mariage, notre Henri Guillaume est cité comme fils des mariés.

Cet imbroglio sera rétabli officiellement par une reconnaissance dudit Henri Guillaume par ses parents, par une inscription à l’état-civil en date du 6 janvier 1810.

On peut s’étonner de tout cela de la part du père, Jean Pierre Guillaume, qui était bel et bien « homme de loi » !
Il s’en expliquera dans un écrit à l’intention particulière de son fils dans lequel il explique ne pas s’être marié civilement parce qu’il avait de la « peine à se soumettre à la loi (de la République Française), faisant partie de ceux qui tenaient à leur Prince et leurs anciennes coutumes et, comme les parents du côté de ma femme tenaient aux anciens usages, pour ne pas leur déplaire, nous ne nous avons pas marié à la municipalité ».
Il précise qu’il y a bien eu mariage religieux nonobstant la situation civile et, cerise sur le gâteau, déclare qu’ « il est bon que notre fils sache qu’il est né légitimement d’après notre religion et notre mère la Sainte Eglise ».


• 2 – Jean-François de MAGIS – Pourquoi a t’il été annobli ?

Il ne vous aura pas échappé que, dans la famille Magis, cinq individus arborent le patronyme « de Magis ».
Il s’agit de deux des enfants de Pyrson Magis (1647-1702) : Jean François de Magis (1680), et ses 4 enfants : Charles Louis, Clémentine, Evrard et Gisbert et Juste Ferdinand de Magis (1689).

Une explication a été fournie par les Archives de l’Etat à Liège à la demande de Fernand Magis en novembre 1954. C’est la transcription certifiée d’une recommandation du Conseil Privé du Prince-Evèque de Liège (de 1724 à 1792), Cesar de Hoensbroeck , vidimée par celui-ci et contresignée « de Chestret ». Celle-ci a été établie à la demande des 3 frères, « de leur accorder nos lettres de certificat sur leur extraction et famille et voulant rendre justice à la vérité et protéger ceux de nos sujets qui le méritent » :
– Jean Pierre Gisbert, conseil aux Etats Généraux à La Haye
– Charles Louis, conseiller de légation à la diette de l’Empire à Ratisbonne
– Evrard Isidore, Chanoine de la Collégiale de Saint-Pierre à Liège
Le document fait état « des témoignages très favorables de ladite famille de Magis » et souligne qu’au surplus, « Jean François de Magis, leur père, en son vivant Grand Bailli d’Amercoeur et Conseiller résidant à La Haye de feu Son Altesse Sérénissime Electorale Joseph Clément de Bavière , notre prédécesseur, ensuite Premier Ministre de feu Son Altesse Sérénissime l’Electeur de Cologne Clément Auguste de Bavière, et gouverneur de Siegen; en après attaché au service de Sa Majesté Impériale Charles VII, de glorieuse mémoire, en qualité de conseiller aulique des guerres etc…, a toujours été réputé et considéré pour noble ayant joui des prérogatives, distinctions et avantages qui competent aux annoblis ».
Les hautes fonctions exercées ont donc été accompagnées par l’adjonction d’un « petit de » au patronyme.
Reste à dénicher les actes motivant et sanctionnant cette élévation sociale !..


• 3 – Les aventures d’Arnold-Denis Magis (1771-1853)

C’est en furetant lors de la foire au livre du Kiwanis que Philippe est tombé sur un « Recueil Généalogique et Héraldique 1981 » présentant un article de 8 pages rapportant « les aventures d’Arnold-Denis Magis » rédigé par Pierre Baar fils de Louise Juliette Magis (décédée en 1959).

Voici, in extenso, afin de satisfaire votre insatiable curiosité, comment un vaillant homme d’armes liègeois termine sa vie à Padoue :


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