En route, le 2 juillet 1929.
Ma bien chère mother,
Merci, en attendant la longue lettre promise, de ton affectueux petit mot sur la lettre d’Albert.
J’ai été content d’apprendre par elle de bonnes nouvelles de tous. Par le même courrier, m’arrivait une longue lettre de Tensette, qui semble bien contente à Champigny ; elle me parle surtout du « diable » qu’est Lilice – aussi un mot de Charles, pour me dire qu’il allait recevoir le sous- diaconat le 29/6 et j’ai reçu la lettre le 28 au soir. J’étais en pensée avec lui le jour de ses premiers vœux.
Je répondrai bientôt à la lettre d’Albert, mais je t’écris en route ce petit mot, ma chère mother, pour m’associer à toute la famille qui te fêtera le 15 août ; J’espère que, contrairement aux autres lettres, celle-ci se dépêchera un peu et arrivera à temps.
Dieu veuille, ma chère mother, t’accorder tous ses bienfaits – excellente santé et beaucoup de consolations et de satisfactions.
Comme je l’écris à Mimie, j’espère que le 15 août pourra être réellement une fête et que beaucoup de joies pour tous nous dédommageront quelque peu des pénibles épreuves dernières.
Je suis en route vers Shangugu, où le major Hoier me rejoindra pour faire les derniers calculs ensemble.
Nous allons passer quelques jours tranquilles .. et j’espère agréables là-bas. J’espère que le major m’y laissera un peu de loisirs pour écrire longuement !
En attendant, ma chère mother, sois assurée de mon constant souvenir – je serai de cœur avec tous le jour de ta fête et je prie Dieu qu’elle puisse être belle !
Mille affectueux baisers à mon cher papa et à tous. Vive Ste Marie. Vive « notre petite maman ! ».
Je t’embrasse mille fois.
Bien tendrement, Léon