
Tinyiro, le 23 juin 1929.
Mon bien cher papa,
Mille fois merci pour ta bonne longue lettre du 4 mai, reçue par le dernier courrier ; elle m’a fait le plus grand plaisir.
J’ai été content d’avoir l’adresse de Tensette – je connaissait la maison de Champigny, mais pas sa situation « postale » – Je lui envoie un petit mot pour lui rappeler que j’existe !
J’espère que Ferdinand est à présent complètement remis – oui, ce gentil ménage a bien des épreuves à supporter à présent – puissent-elles finir bientôt. Je pense souvent à Mimie, et souhaite de tout cœur que le Ciel lui rende une petite fille bientôt, sans trop de souffrances pour elle. Au fait, l’événement sera déjà passé quand tu recevras ces lignes – j’attendrai avec impatience de bonnes nouvelles.
Heureusement que tous les autres ont bien supporté le long hiver, mais tu dois t’être beaucoup fatigué pendant ces périodes de froid et de grippe et maman sans doute aussi – j’espère bien que vous allez prendre un bon mois de repos cet été dans un « petit coin tranquille » ! avec une petite rivière ! – Clervaux ou autre chose dans le même genre.
Cela vous a tant plu à tous et vous a fait tant de bien l’an passé, que j’espère que tu n’hésiteras pas à recommencer et à y rester un peu plus longtemps que l’année dernière.