Lettre 9




Kisenyi, le 4/7/28

                                                                           Ma bien chère mother,

Je comptais écrire une longue longue lettre avec quelques détails sur mon « safari » de Kigali à ici et les changements de Kisenyi et environs depuis avril 1925, lors de mon premier passage.

Mais voilà que l’on m’annonce un départ de courrier et que, ce soir, je dois partir en pirogue pour l’autre côté du Lac à Kateruzi (baie de Sake) ; je remets donc la tartine à quelques jours, car je veux absolument qu’arrivent à temps mes vœux les plus sincères et les plus affectueux d’heureuse fête pour toi !

C’est toujours avec plaisir que l’on voit revenir cette date à laquelle nous avons l’occasion de t’exprimer toute notre reconnaissance et toute notre affection. Je m’unis à tous, ma chère mother, pour prier Dieu de t’accorder ses grâces et ses bénédictions et pour crier « Vive notre chère maman, vive Ste Irma ! ».

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Lettre 8




Kigali, le 30 mai 1928


                                       Mon bien cher papa,

J’ai reçu, le jour de Pentecôte, la bonne carte collective du jour de Pâques. Merci beaucoup à tous pour leurs affectueux souvenirs et bons souhaits.

Je suis arrivé hier à Kigali, où j’ai retrouvé le major Hoier. Il me prie de le rappeler à votre souvenir. Sa femme et Grethe insistent tellement pour qu’il rentre, que je pense qu’il va se décider. Dans ce cas, il reviendrait encore pour deux ans, mais probablement plus ici.

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Lettre 7

Région Sangu, 20 mai 1928

                                                               Ma bien chère mother,



Ta bonne longue lettre avec toutes les petites nouvelles de la famille et de la maison m’a fait le plus grand plaisir.

Voilà donc Charles près de quitter Beverloo. Aura-t-il un congé avant de retourner au Séminaire ?
Je pense qu’il ne gardera pas un trop mauvais souvenir de son service militaire, qui ne fut pas trop dur et que coupèrent de nombreux petits congés !

J’espère que les résultats des écoliers auront été brillants et qu’il auront pensé à m’écrire pendant les vacances de Pâques ! Est-ce que le soleil a daigné se montrer pendant les vacances ?

D’après ce que papa et toi-même me dites de Dédé, il doit être bien intéressant et gentil et toujours le grand favori de tous !… surtout du grand-père ! Marie m’a promis de m’envoyer des photos des deux petits, je me réjouis d’en recevoir.

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Lettre 6




Mushubahi, le 11 avril 28.                                      
St Léon !                                      


Ma bien chère Mother,                                                                                                                                                          

J’ai écrit à papa le 8, jour de Pâques et fête du Roi … et quoique c’est sa fête aujourd’hui, c’est à toi que j’envoie un petit mot pour te remercier de ton affectueuse lettre du 13/2 et aussi pour prouver que je suis en pensée au milieu de vous en ce jour de fête.

Le deuil de la chère bonne maman vient, cette année, attrister bien fort ces fêtes de famille et surtout tante Luce (tante maternelle) doit se trouver bien seule. Heureusement, comme tu le dis, nous avons la consolation de savoir qu’après son heureuse vieillesse, elle repose maintenant dans l’éternité bienheureuse. Je ne l’oublie pas dans mes prières et je suis persuadé que Là-Haut, où elle a retrouvé ma chère maman et bonne maman Haulet, elle intercède pour moi auprès de Dieu.

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Lettre 5






Lac Kivu, Mushao. Pâques 1928

                                       Mon bien cher papa,

Merci de tout cœur à maman et à toi pour vos affectueuses missives. J’ai reçu en même temps les deux lettres et ta carte du 3/2.
J’ai été bien peiné d’apprendre le pauvre état de santé de mother et j’espère bien que le prochain courrier me rassurera, quoique tu me dises que ce n’est rien de grave.
De Tensette, plus de nouvelles depuis la première lettre reçue ici ; je suppose qu’elle attendait un mot de moi et que je recevrai une lettre par prochain courrier avec de bonnes nouvelles de maman et bébé. Évidemment, il est plus difficile d’élever un bébé sous les tropiques qu’en Europe ;.. mais tous les bébés ont leurs petites indispositions, je suppose que le gros bébé qu’est Alice se tirera très vite des petits malaises qu’elle a eus.

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Lettre 4




Rusengese, le 25 mars 1928.



                                    Mon cher papa, ma chère mother,

Je suis sur une copette ( sommet, cime en wallon liégeois ) entourée de nuages, il pleut et il vente ; au hasard des idées, je vais un peu bavarder avec vous, racontant pêle-mêle des nouvelles des T.O. peu intéressantes peut-être, mais les seules que je connaisse.

Je ne pense pas vous avoir écrit longuement depuis mon arrivée à Usa – commençons par là. Je fus reçu là-bas par le brave administrateur Coulon, dont j’ai souvent parlé (et qui rentre fin de terme et de carrière) et par le commandant des troupes T.O. Duvivier (ancien de Kigali).
A Usa, on se déplace en moto ou en auto … en moto donc on me conduit chez le Lieutenant Colonel Pieren, ex-chef de Mission de Délimitation et maintenant, directeur de société commerciale et minière. Je fus très bien reçu et fus heureux de retrouver Black, le vieux chien de Vandenberg, oublié à Albertville et recueilli par des amis …

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Lettre 3




                              Muramvya, 29 février 28


                    Mon bien cher papa,

Me voilà en route. Je suis resté quelques jours à Usumbura pour les courses, visites officielles, etc.. J’ai retrouvé pas mal de vieilles connaissances dont le Lieutenant Colonel Pieren chez qui j’ai logé et pris mes repas en dehors des autres invitations.

Le 20, je suis grimpé à Bagatelle, notre camp de base pour organiser ma caravane et prendre ce dont j’avais besoin. Le chef d’escorte avait sa femme nouvellement accouchée à l’hôpital d’Usumbura et faisait la navette, ce qui m’a retardé.

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Lettre 2





Dar-es-Salam, le 8 février 1928


                                       Mon cher papa, ma chère mother,

Me voici à Dar-Es-Salaam. C’est un four en cette saison. Nous avons débarqué avant hier, tout s’est bien passé ; nous avons évité le débarquement à Zanzibar qui n’avait rien d’agréable, car nous aurions dû y séjourner jusque vendredi prochain en attendant le petit steamer qui fait le voyage en six heures Zanzibar – Dar-Es-Salaam, et ce, dans un hôtel peu confortable.

Ici, l’hôtel est bien, mais on ne sait où se fourrer pour ne pas mijoter dans son jus … la nuit surtout est insupportable, on ne s’endort qu’au matin.

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Lettre 1




S.S. Général Voyron
En mer

Bien chers papa et mother

Nous voguons … le voyage s’annonce très bien. La mer est fort calme et le bateau aussi, nous approchons de Port Saïd … déjà !

A Paris, comme je l’ai écrit de Marseille, je suis arrivé à 13h, puis suis allé faire visite à Madame Laurenty (belle-mère de sa soeur Hortense). Elle allait très bien et n’avait pas de nouvelles spéciales de Tensette (sa sœur), Nicolas (son beau-frère) et bébé (Alice Laurenty) . J’ai rencontré là-bas le docteur Duyck, il ne compte plus retourner en Afrique et pense à se marier et s’installer en Normandie et, en attendant, concourt pour le prix de l’Académie de Médecine. Nous sommes allés voir Jean qui est installé magnifiquement à présent dans de vastes bureaux et magasins. C’est bien, mais c’est un fameux capital à amortir !

Il ne change pas et a l’air fort usé ; à 40 ans, ce sera un vieillard, s’il tient jusque là.

Le soir, j’ai soupé avec Duyck, un docteur français et sa dame que nous avions connus à bord d’ Azay le Rideau , très gentils tous les deux.

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Tout au nord du Lac Kivu, Kateruzi est situé entre le lac et la baie de Sake, dans la zone du Parc Albert. C’est juste au pied du volcan Rumoka (appelé aussi Kateruzi) qui connut des éruptions en 1912 et 1938.

Une importante coulée de lave subsiste jusqu’au lac hébergeant une flore faisant l’objet de nombreuses études.