
Mitaristuva, le 6 octobre 1928
Ma bien chère mother,
Je viens de recevoir ta bonne longue lettre de Clervaux et suis si content de savoir que, tous, vous y avez passé de bonnes et reposantes vacances. Je comprends le plaisir que l’on a d’être bien installé, dans un pays splendide, en un endroit de « tout repos », délivré de tout souci, et au surplus bien chez soi, en famille. J’espère que ces quelques jours de vacances auront fait du bien à tous, spécialement à toi-même et au cher papa. C’est dommage que vous n’ayez pu prolonger votre séjour et c’est surtout dommage que vous ne preniez pas plus souvent quelques jours de repos ; et j’espère bien que maintenant que vous connaissez l’adresse du « petit coin » idéal, vous y retournerez bientôt !
Je ne suis pas moins heureux, ma chère mother, de voir par ta lettre que tu envisages avec plus de calme et de confiance le retour et l’état de notre chère Tensette. Tu en avais l’air si remuée et effrayée dans ta dernière lettre – ce qui était d’ailleurs compréhensible – que j’en étais tout bouleversé moi-même. J’espère que l’heureuse arrivée de notre petite Tensette avec la petite Alice aura achevé, si pas de dissiper, du moins de calmer tes appréhensions et celles de papa, et que Dieu vous a encore donné la force de supporter cette épreuve nouvelle et d’attendre les événements avec courage et confiance.
Le principal est que l’accouchement se passe bien, après cela … on verra. J’ai pleine confiance pour le premier point, pour toutes les raisons que je te décris dans ma précédente lettre, et … bon espoir pour la suite.



