Lettre 18




Nyamirundi, le 1er mars, terminée le 5 mars.

                          Mon cher papa, ma chère mother,

Il y a longtemps que je veux vous écrire une longue lettre avec quelques détails sur mes pérégrinations dans le Kivu ; depuis nouvel an, je ne me souviens pas d’avoir écrit ni bien longuement, ni bien fréquemment.

Après avoir vu le major à la mission de Nyagezi, entre Noël et Nouvel An, je suis allé construire un signal sur un sommet isolé et formidable, côté Kivu, chez les Banyabongo.
Espérant pouvoir y mesurer, j’avais campé au sommet, dans une petite salle ??? (illisible). La nuit, arrivent un orage et des pluies torrentielles pendant plusieurs heures – les rigoles de ma tente débordent et inondation !
Je ne m’en suis aperçu que le matin, en me réveillant la tête lourde à cause de l’humidité … en voulant sortir de mon lit, je vois mes pantoufles flottant à l’entrée de la tente – la carpette avait reçu l’eau par au-dessus et, étant imperméable (l’ayant été du moins), retenait l’eau : il y avait 20 cm ! Plusieurs de mes malles ayant des petits trous, l’eau s’y était infiltrée, de même que dans la plupart des caisses … et pour comble, les nuages n’ont pas quitté la montagne ce jour-là et rien n’a pu sécher que le lendemain. Sale sommet ! Il n’y a pas de bois dans la région, pas du tout – mes gens avaient dû se faire de misérables huttes, rien qu’avec des herbes ; comme bois à brûler, les indigènes emploient des fougères séchées et des tiges de papyrus … parfois, ils apportaient quelques vieux bambous arrachés à leurs huttes et venant de la forêt – à plusieurs jours de là.
Le signal fut terminé, heureusement, en 3 jours et c’était bien car, mâts, traverses, cordes et herbes devaient être cherchés à plusieurs heures de là. Mais, il ne faisait pas clair et je dus descendre du sommet, regrettant bien d’avoir campé en haut. Ce sommet n’a pas même 2600 m, mais étant tout à fait isolé et fin d’une crête, il accroche tous les nuages, reçoit toutes les draches et tous les coups de foudre passant à proximité – ce n’est d’ailleurs qu’une masse de fer : ça se nomme Bisunzu.

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Lettre 17




Noël 1928

             Mon bien cher papa, ma bien chère mother,

Voila revenue l’époque de l’année où il est, peut-être, le plus pénible d’être séparé des siens.
Je devais, pour Noël, retrouver le major Hoier à la mission des P.B. de Nyangizi ; hélas ! avant hier, j’ai « piqué » une bonne fièvre, la première de ce terme – si ce n’est pas jouer de malheur ! – ce ne fut pas grave, car je suis sur pied déjà ; mais pas en état encore de faire la grosse étape qui me sépare de Nyangizi, je suis bien forcé de passer cette journée seul à penser à vous tous et à ce que je ferais si j’étais chez nous … les messes, les chants et … les ???? (illisible)

A vrai dire, si je n’étais pas persuadé que nous avons ce jour le 25/12, et que je ne pensais pas à la Noël de chez nous, je ne m’apercevrais pas que c’est Noël ! Je suis sur une colline pas trop haute, il fait assez chaud ; comme vue, le signal, un village, un morceau du lac Kivu … Il n’y a, dans tout cela, pas même un air de dimanche !
Je m’en fais donc une raison et remets Noël à la fin de la semaine : j’irai retrouver le major là où il sera et passerai le dimanche à la mission.

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Lettre 16




8/12/28



                          Mon bien cher papa,

Saint-Nicolas – en l’espèce, le soldat 2ème classe Lindanda – m’a apporté hier, avec un jour de retard, ta bonne lettre du 21/10. Je n’avais pas terminé ma lettre à mother, j’y joins un petit mot pour te remercier de la tienne.

Je serai très heureux de recevoir les photos ; j’espère qu’elles seront aussi bien réussies que les groupes de Clervaux pris par Marie. Merci pour le « méta » et les « coins pour photos ». Je suppose que tout arrivera par prochain courrier.

Toujours très heureux des bonnes nouvelles de tous, spécialement de Tensette et des 3 petits. D’après ce que tu me dis, même Dédé et Monique, qu’il n’y a pas un an que je n’ai plus vus, changent tellement que ne je les reconnaîtrais déjà plus … faut pas demander Alice !

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Lettre 15




Kibuburu, le 6 décembre 1928.


                          Ma bien chère mother,

Je t’ai déjà remerciée de ta bonne longue lettre du 3 octobre, par une carte envoyée par le précédent courrier. Merci encore mille fois de toute l’affection que tu m’y témoignes.
Si le récit de mes pérégrinations et de mes petites aventures – toujours les mêmes, cependant – vous intéresse, c’est avec encore plus d’intérêt que je lis, moi, les petites nouvelles de Liège et de toute la famille.
Je suis si heureux qu’elles soient si bonnes pour tous, y compris pour notre chère Tensette.
Pour elle, l’événement approche … je suis un peu rassuré par les nouvelles de son état actuel. Dieu veuille, qu’au reçu de cette lettre, tout se soit bien passé.
Et après, pourvu que Madame Laurenty trouve une place qui plaise à Nic ; car il est bien désirable que Tensette reste au pays avec les petits. Un ingénieur de l’U.M., M. Marshal, rentrant en congé via le Kivu, m’a rencontré à Bukavu, il y a quelque temps. Il avait une lettre de Nic pour moi, mais pas en poche … je ne l’ai pas encore reçue et me demande ce qu’elle contient ! M. Marshal me disait qu’il avait été étonné du retour de Nic….. et qu’il pensait qu’il avait été si heureux pendant son congé, qu’il en avait oublié les misères de l’U.M. pendant son premier terme … J’espère que les misères du second terme auront plus d’effets !

Ici, tout va bien. Nous sommes en pleine saison des pluies, il fait très humide …heureusement, il ne pleut généralement pas avant 11h ou midi, et l’on peut arriver à l’étape sans être douché. Je mesure aux derniers signaux côté T.O. avant de passer pour tout un temps, si pas définitivement, au Kivu.
Si j’ai bon souvenir, j’ai parlé, dans mes lettres de Lemura, de notre passage au Kivu. Depuis, la question est mise à peu près au point.
Le major Hoier m’avait donné rendez-vous pour le 19 à Costermansville (Bukavu) – j’y suis allé, mais lui n’est arrivé que le 22 et encore, pendant quelques heures seulement : il venait d’Uvira en limousine ! sans ses bagages et est reparti le jour même. Nous n’avons pas eu le temps de nous parler, car nous sommes partis directement faire le tour des autorités !! commissaire de district, directeur du Comité National du Kivu, etc…

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Lettre 14




Mitaristuva, le 6 octobre 1928

                          Ma bien chère mother,

Je viens de recevoir ta bonne longue lettre de Clervaux et suis si content de savoir que, tous, vous y avez passé de bonnes et reposantes vacances. Je comprends le plaisir que l’on a d’être bien installé, dans un pays splendide, en un endroit de « tout repos », délivré de tout souci, et au surplus bien chez soi, en famille. J’espère que ces quelques jours de vacances auront fait du bien à tous, spécialement à toi-même et au cher papa. C’est dommage que vous n’ayez pu prolonger votre séjour et c’est surtout dommage que vous ne preniez pas plus souvent quelques jours de repos ; et j’espère bien que maintenant que vous connaissez l’adresse du « petit coin » idéal, vous y retournerez bientôt !

Je ne suis pas moins heureux, ma chère mother, de voir par ta lettre que tu envisages avec plus de calme et de confiance le retour et l’état de notre chère Tensette. Tu en avais l’air si remuée et effrayée dans ta dernière lettre – ce qui était d’ailleurs compréhensible – que j’en étais tout bouleversé moi-même. J’espère que l’heureuse arrivée de notre petite Tensette avec la petite Alice aura achevé, si pas de dissiper, du moins de calmer tes appréhensions et celles de papa, et que Dieu vous a encore donné la force de supporter cette épreuve nouvelle et d’attendre les événements avec courage et confiance.
Le principal est que l’accouchement se passe bien, après cela … on verra. J’ai pleine confiance pour le premier point, pour toutes les raisons que je te décris dans ma précédente lettre, et … bon espoir pour la suite.

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Lettre 13




Lemera, 21/9/28

                       Mon bien cher papa,

Je n’avais pas terminé ma lettre à mother que je reçois la tienne du 10 août.
Tensette est donc à Liège à cette heure ! Puisse dieu faire que cet événement n’apporte que du bonheur à tous ; comme j’attendrai impatiemment des nouvelles !

Voilà le pauvre oncle Jo sans doute parti. C’est une délivrance – on ne peut guère s’en attrister. Pourvu que les neveux respectent au moins sa mémoire, question héritage. Il y en a bien qui sont capables de se quereller !

Je suis vraiment peiné de la triste nouvelle que tu m’apprends : la rupture des fiançailles de Germaine.
Pauvre petite Germaine, elle méritait mieux. Il est cynique ce jeune homme qui prend une jeune fille pour un médicament que l’on rejette quand ça ne plaît plus … la cure ne lui semblait pas efficace ? Il y a des gens qu’on devrait enfermer pour abus de confiance, ils sont plus dangereux que les voleurs de grands chemins !
Vraiment, le malheur s’acharne sur Terpoorten. La maladie de Marthe – est-elle guérie au moins ? – et ceci maintenant ; ce n’est pas ce qu’il fallait au caractère énigmatique et renfermé de Germaine ; elle va certainement se faire plus de chagrin que cela n’en vaut … pauvre petite, ce n’est pas gai pour elle, ni pour tante Gaby et oncle Albert, ni pour ses frères et sœurs, les ennuis mondains à part même. Je lui souhaite qu’un brave garçon la console bientôt. Pourquoi pas ?

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Lettre 12




Terminé à Tshamudongo, le 4/9/28

             Mon cher papa, ma chère mother,

J’ai terminé mon journal, il y a près d’un mois, à Nyabiunguve.
J’attendais, je pense, là-bas le chef Muteza. Je pouvais l’attendre longtemps : mon soldat parti à sa recherche revint me dire que Muteza était un jeune infirme, sourd et muet … Sur quoi, furieux, j’ai « pondu » une lettre officielle à l’administrateur du territoire et en ai envoyé copie avec une autre lettre au Commissaire de District … Résultat : « cigare » de dimension pour l’administrateur et envoi de tous les notables et de 20 policiers à Nyabiunguve ! Grâce au notable que j’avais ??? Illisible les premiers jours, j’avais 15 travailleurs par jour … et mon signal était presque terminé … les autres notables l’achevèrent eux-mêmes et les policiers me fournirent les porteurs pour le lendemain …

Ces policiers valent la peine d’être vus ! Ils ont tous le bambou qu’ils manœuvrent comme un fusil, un couteau indigène comme baïonnette, un coffre en osier comme sac et un uniforme bleu, fez rouge, avec beaucoup de … fantaisies. Il n’ont pas grand chose à dire, à part de rares exceptions, mais ????

A Idjwi, Makangala où je me rendis ensuite, cela alla très vite ; il y avait à proximité assez de stocks pour construire 3 signaux et des bambous par centaines dont je ne savais que faire, toujours effet de la lettre…

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Lettre 11




Katshubhu, le 27 juillet 1928

                          Mon bien cher papa, ma bien chère mother,

Je pense que je vous ai quittés, il y a 15 jours, à la rivière Mobimbi ; je vais vous conter mon voyage dans l’île d’Idjwi.

J’attendais à la Mobimbi le steamer ( ?), mais pas de bateau le mardi, ni le mercredi matin. J’avais des pirogues dont plusieurs fort grandes et vers 9h la … flottille se mit en route. Il y avait 6 grandes pirogues pour moi, mon personnel et mes bagages (sauf Philibert et le palefrenier envoyés m’attendre à Kalehe), plus 2 grandes pirogues pour le chef Biglimani qui voulait absolument m’accompagner … ça faisait 8 embarcations avec une soixantaine de pagayeurs. Moi-même, j’avais une grande pirogue de 11 pagayeurs et on allait bon train. Heureusement car nous étions partis tard et il y a 5 heures de traversée, dont 3h ½ très loin de la rive.

Vers 13h ½, on s’arrêta à la petite île de Ndagambwa et à 15h 1/2 , nous accostions au Nord de l’île Idjwi, au poste à bois du steamer : Kihumba. Il était temps, car le lac devenait très mauvais. Le « capitaine » du steamer avait accosté là le matin, et était parti à Kisenyi, comptant me prendre le jeudi à la Mobimbi … Il paraît qu’il ma cherché pendant deux heures à la rive le jeudi … il aura juré ! moi, j’étais déjà à Moganzu, à 1h ½ de Kihumba et sur une crête, en train de construire le signal.
La population d’Idjwi est un ramassis de toutes sortes. Tous les indésirables des rives du Kivu se sont, depuis longue date, donné rendez-vous là-bas. Il y a des Bas … (illisible), des Banyabongo, des Bahavu et beaucoup de Banyawas. On y parle tous les dialectes du Kivu, mais surtout le kinyarwanda dans le Nord et le Bashi dans le Sud, avec certaines différences.
Les gens sont encore peu soumis au chef et à l’européen. Cela découle de leur origine même et du pays qui est  ….(illisible)

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Lettre 10




La Molimbi, le 10 juillet 1928.

                                                                              Mon bien cher papa, ma très chère mother,



En attendant le bateau qui doit me transporter d’ici à l’île Idjwi, je vais bavarder un peu avec vous et vous conter quelques détails sur mon voyage depuis que j’ai quitté Kigali, après mon long séjour là-bas avec le major Hoier et l’ami Coubeau.
Je fis le même voyage qu’en avril 1925 … un peu plus confortablement à cause de Philibert !
1ère étape Frimera avec la montée du Djari.

2ème étape Munyachima : on passe, à moitié chemin, au pied de la mission de Rulindo ( Pères Blancs ) et on entre en territoire de Ruhengeri en passant le pont en briques de la Basse. Le gîte est joli et très confortable : maison en briques et tuiles, légumes et fraises au potager du gîte ; c’est la même chose au gîte d’Akimondo, où l’on arrive le 3ème jour, après la grimpette et la redescente du Mont Kabuye ?
De là, on a, en saison des pluies, une vue splendide sur les volcans, mais maintenant on ne voyait pas à 10 km tant les brumes sont fortes. Il pleut cependant beaucoup dans cette région qui, du fait, est très prospère et ne connaît jamais la disette.
Les habitants (des Balera) sont difficiles à conduire, mais solides et travailleurs … autant que peut être un nègre !

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Lettre 9




Kisenyi, le 4/7/28

                                                                           Ma bien chère mother,

Je comptais écrire une longue longue lettre avec quelques détails sur mon « safari » de Kigali à ici et les changements de Kisenyi et environs depuis avril 1925, lors de mon premier passage.

Mais voilà que l’on m’annonce un départ de courrier et que, ce soir, je dois partir en pirogue pour l’autre côté du Lac à Kateruzi (baie de Sake) ; je remets donc la tartine à quelques jours, car je veux absolument qu’arrivent à temps mes vœux les plus sincères et les plus affectueux d’heureuse fête pour toi !

C’est toujours avec plaisir que l’on voit revenir cette date à laquelle nous avons l’occasion de t’exprimer toute notre reconnaissance et toute notre affection. Je m’unis à tous, ma chère mother, pour prier Dieu de t’accorder ses grâces et ses bénédictions et pour crier « Vive notre chère maman, vive Ste Irma ! ».

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Lettre 8




Kigali, le 30 mai 1928


                                       Mon bien cher papa,

J’ai reçu, le jour de Pentecôte, la bonne carte collective du jour de Pâques. Merci beaucoup à tous pour leurs affectueux souvenirs et bons souhaits.

Je suis arrivé hier à Kigali, où j’ai retrouvé le major Hoier. Il me prie de le rappeler à votre souvenir. Sa femme et Grethe insistent tellement pour qu’il rentre, que je pense qu’il va se décider. Dans ce cas, il reviendrait encore pour deux ans, mais probablement plus ici.

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A quoi peut donc penser notre Léon en conseillant du gingembre à son nouveau topographe liégeois !?
L’usage le plus connu étant de stimuler la sexualité, le gingembre est aussi à conseiller comme antioxydant, anti-inflammatoire, digestif et anti-nausées. Il est aussi une bonne aide contre la fatigue, bon pour le coeur et les fonctions cardio-vasculaires et bénéfique pour le diabète de type II.
Une vraie panacée ! (Attention aux contre-indications médicamenteuses !)

Cet ulcère des pays chauds est appelé «Sarne» au Congo ( de l’anglais «sarn»).
Cela apparaît d’abord par la forme d’une pustule, très douloureuse et contenant du pus gris-rougeâtre. Non soignée, elle devient un ulcère grand comme une grande pièce de monnaie. Elle attaque presque exclusivement les membres inférieurs.
Elle résulte d’un état d’empoisonnement de l’organisme que l’on appelle impaludation. Sous l’influence du paludisme, la moindre égratignure se transforme en ulcère.
Difficile à soigner, il faut cautériser et traiter au sulfate de cuivre ou au nitrate d’argent puis appliquer un pansement à l’acide borique.
La sarne laisse toujours une cicatrice indélébile violet-noirâtre.

Source : Guide pratique Hygiénique et médical du voyageur au Congo - Fr G. Dryepondt - Publications de l’Etat Indépendant du Congo http://www.just-his.be/eprints/7758/1/UCL_056.pdf

Le guide du voyageur Congo-Belge et Ruanda-Urundi d’informations Congo parle d’ulcère phagédénique provenant de plaies infectées, d’excoriations ou de petites blessures infectées à désinfecter et traiter rapidement.

Léon mentionne ici l’élection d’Auguste Borms à Anvers en décembre 1928.
Elu avec 83.058 voix de préférence soit 2/3 des votes alors qu’il était en prison et déchu de ses droits politiques, son élection fut invalidée et fit de lui un symbole de la lutte nationaliste flamande pour l’amnistie. En effet, en tant que militant flamand, il collabora avec les occupants allemands lors de la 1ère guerre mondiale. Il participa à la création du Conseil de Flandre qui, en 1917, proclama l’autonomie de la Flandre.
Condamné à mort en septembre 1919, sa peine fut commuée en détention à vie et éteinte en janvier 1929.
Lors de la seconde guerre mondiale, il fut «réhabilité» par l’occupant allemand et présida une commission visant à rendre aux anciens collaborateurs condamnés titres, honneurs et généreuses indemnités.
Rapatrié après sa fuite à Berlin en 1944, il sera condamné et fusillé en 1946.

xx

Un rasta est un adepte du Rastafarisme, mouvement mystique, culturel et politique des noirs de la Jamaïque et des Antilles apparu dans les années 20. Les rastas croient que la Jamaïque représente leur propre Babylone et qu’il forment une des tribus perdues d’Israël.
Le mot vient de «ras tafari», nom de l’empereur d’Ethiopie Hailé Selassié avant son couronnement en 1930.
Aujourd’hui, le terme «rasta» désigne les représentants de la culture musicale «reggae», leurs coutumes capillaires (dreadlocks) et leurs énormes pétards de hasch.
Mais Léon fait plutôt allusion au terme «rastaquouère» qui depuis la fin du 19e est un terme péjoratif désignant un parvenu étalant un luxe suspect et de mauvais goût (de l’espagnol rastacuero, traîne-cuir, sobriquet donné aux parvenus dans le commerce du cuir.

Le joli parvenu
Petit rastaquouère
Toujours si fier
A de gros revenus
Un mauvais goût
Un luxe suspect
Un drôle de toupet
Et un fort bagou
Quoi qu’on en dise
Lorsqu’on le croise
Avec sa folle tenue
On se moque un peu
Nous les facétieux
De son passage sur l’avenue


© Le beau par bongopinot

L’outil principal du topographe est le «goniographe».
Composé d’une planchette en bois fixée sur un trépied et d’une alidade (lunette de visée), cet appareil permet de mesurer les angles dans les opérations de relevé de terrain.
L’opérateur regardait à travers la lunette et visait un point A présent sur son plan sur la planchette (a). La droite s-a lui servait de référence sur le plan et il pouvait alors viser un autre point B pour connaître l’angle ASB et en déduire les distances.
Les théodolites actuels utilisent le rayon laser et des inclinomètres électroniques.

xx

Dju d’la est le nom wallon du quartier Liégeois d'Outremeuse situé au-delà du pont des Arches, au-delà de la Meuse («dju d’la Mouse»), à l’origine entre Ourthe et Meuse, actuellement entre la Dérivation et la Meuse.
C’est un quartier hautement folklorique qui donne sa pleine mesure chaque année le 15 août : tir de crampes, défilés folklorique, messe en Wallon à l’église St Pholien. Le lendemain 16 août, l’enterrement de Matî l’Ohê clôture les festivités. Le tout est organisé par les édiles et la population de la République Libre d’Outremeuse
C’est le quartier de Tchantchès et Nanesse, personnages folkloriques emblématiques et aussi de la jeunesse de Georges Simenon.

Le volcan (éteint) Gahinga fait partie de la chaîne des Virunga avec les volcans Karisimbi, Visoke, Sabyinyo et Muhavura.
Il est situé sur la frontière avec l’Ouganda et culmine à 3474 mètres. C’est le plus petit et le moins haut du groupe.
La végétation est principalement constituée de bambous et abrite les fameux gorilles de montagne.

Unya-Bongo est un territoire dont le chef-lieu est Kabare, à l’ouest du la Ruzizi. Unya-Bongo est une déformation coloniale de Bunya-Bongo, surnom ou équivalent du Bushi, territoire des Bashi.
En 1928, le tout récent CINKi (Comité National du Kivu) estimait que l’Unya-Bongo comportait environ 60.000 bovidés, dont 53.000 dans les seules chefferies de Kabare et de N’gweshe.
In «La naissance de l’Eglise au Bushi - Justin Nkunzi» p. 23

Bisunzu (ou Buzezu) est une montagne au sud de Bukavu culminant à 2520 mètres.
Aujourd’hui, la SMB (Société Minière de Bisunzu) explore et extrait du coltan (tantale), de la cassitérite (étain) et de la Wolframite (tungstène), matériaux dont la demande est soutenue. Elle ambitionne de devenir un acteur majeur dans ces secteurs.
La SMB encadrait l’activité de +- 4.000 «creuseurs» artisanaux en plus de ses moyens modernes d’extraction. Les exigences de traçabilité et la lutte contre la fraude minière au Nord-Kivu l’ont contrainte à suspendre cette collaboration créant un drame social et sécuritaire difficilement gérable. Des attaques armées contre des stocks ont fait des victimes.
Sans compter que l'activité minière des jeunes les empêchent de rejoindre les nombreux groupes armés qui écument la région et tentent de déposséder la SMB de ses concessions.

Creuseurs artisanaux

Actualités de la SMB : menace de contre-bande

Les Banyabongos (appelés aussi Bashi) occupent un territoire faisant partie du district du Kivu, Province Orientale. Il s’étend l’ouest et le sud-ouest du Lac Kivu sur une superficie de 4.000 km2. La limite orientale est la vallée supérieure de la Ruzizi.
Ils vivent dans un habitat dispersé et pratiquent une agriculture de montagne : haricots, pois, sorgho, patates douces, manioc, banane.
Ils partagent leurs huttes avec leur troupeau de bovins dont l’élevage a, pour eux, plus un rôle social qu’économique. Ils ont pour la vache une véritable vénération.

Source : le peuple Bashi - PreciousPlanet